Revue litteraire de la semaine VI
Théories de la motivation au travail, Salvatore Maugeri
Qu'est-ce qui entretient l'intérêt pour un métier au fil des jours ? Le management peut-il exploiter cette motivation afin d'obtenir le meilleur de ses collaborateurs ? Cet ouvrage permet d'effectuer un tour d'horizon complet des différentes théories de la motivation au travail à travers ses écoles (classique, des relations humaines, néoclassique). Il offre une analyse critique des apports de chacune et montre en quoi elle représente une avancée pour la pensée managériale. Riche et exhaustif tant sur le plan historique que méthodologique ou conceptuel, ce livre s'adresse aussi bien aux étudiants en économie, gestion, psychologie ou sciences sociales qu'aux praticiens de la gestion désireux d'être éclairés sur le sujet.
Sur Bolivar, Karl Marx
Europe Mad Max demain?, Bernard Wicht
Qu'en est-il du citoyen-soldat au moment où les armées nationales ont disparu ou fondu dans la plupart des pays d'Europe ? A-t-il encore un sens à l'heure des sociétés militaires privées, des forces spéciales, des polices militarisées et des bandes armées ? Apparu sur le devant de la scène avec la Révolution française, le citoyen-soldat est le reflet de la souveraineté populaire et nationale, l'expression de l'idée républicaine que le pouvoir n'appartient pas principalement à l'Etat mais aux citoyens.
Sa disparition progressive aujourd'hui signifierait-elle dès lors une éclipse de la démocratie ? C'est autour de cette question que Bernard Wicht construit sa réflexion. Car, nous ne sommes plus en 1789. Nous ne sommes plus non plus à l'âge des révolutions et des idéologies. C'est plutôt le chaos qui caractérise notre époque avec le déclin de l'Etat moderne, l'atomisation du corps social et la fin de l'idéal national.
Par conséquent, s'interroger sur le citoyen-soldat à l'heure actuelle, c'est se demander quelle "cause" défendre de nos jours alors que les maîtres mots sont sécurité et risque zéro.
Deux études sur René Guénon et le christianisme, Erik Sablé
Violemment critiqué ou célébré comme un gourou, Guénon n'a pourtant jamais revendiqué une oeuvre personnelle : il s'est présenté comme le "scribe" de la tradition universelle, ce noyau de vérité au coeur des diverses traditions spirituelles qu'on trouve évoqué par les mystiques, des kabbalistes aux soufis en passant par Maître Eckhart. Sa passion de l'éternité s'est ainsi déployée comme un travail de transmission de la tradition universelle, qu'il s'est attaché à définir et à présenter tout au long de son oeuvre.
Les valeurs de la modernité, particulièrement la prépondérance de la raison, ont en effet dissous le lien avec cette tradition, encore vivante dans certaines sociétés (Tibet, Inde ou chez les soufis par exemple). L'essence de l'homme est spirituelle, et une société qui ne respecte pas cette essence s'égare, vidée de toute dimension sacrée, nous dit Guénon.